Nous sommes en 2094 et la société n’est plus celle que nous connaissions auparavant, celle qu’on apprend dans les livres, celle qui était pervertie par l’argent, l’individualisme, la pollution et le conflit. Cette société a été abandonnée, éradiquée par une guerre sans précédent. On la qualifie souvent de bien pire que les deux premières grandes guerres. Les progrès techniques ont fait que la bataille a été bien plus courte et surtout bien plus dévastatrice. Il ne reste plus rien du monde d’autrefois. Tout a disparu, tout à été détruit par les bombes nucléaires, les crashs et les propagations de virus dévastateurs. Ils se sont battus avec les armes de leur temps, se laissant envahir par ce sentiment de conquête guerrière qui leur a fait perdre la tête, qui les a rendu fous. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’une poignée d’individus, tous regroupés sur ce qu’on avait l’habitude d’appeler auparavant les États-Unis d’Amérique. Mais si la guerre a été rude, elle a permis de donner un nouveau sens à la société, de remédier à ce monde malade, totalement perverti. Aujourd’hui, nous, membres du gouvernement œuvrons pour votre bien, pour que plus jamais nous soyons confronté à ce genre de situation, pour que la paix et l’ordre soient nos maîtres mots et que nos enfants puissent grandir dans un environnement sain et sans la moindre violence. Nous avons individuellement été choisi par nos ancêtres pour faire perdurer la race humaine, et surtout pour tirer les conséquences des erreurs du passé.

« Ce sont des foutaises. Un tissu de mensonges que notre cher gouvernement veut nous faire croire. La société n’était pas malade, la société n’avait pas besoin d’être sauvée, la société n’a aujourd’hui pas besoin d’être réglementée avec autant de fermeté. Où sont passés nos rêves d’antan ? Ceux de la liberté, de la démocratie et de l’égalité universelle ? Où sont passés nos désirs d’une vie juste où tout est possible ? Envolés, enfermés dans les sous-sols du quartier général du gouvernement. On vous ment et on vous a toujours menti. Tous ces mystères, tous ces secrets, ces disparitions sans explications des personnes un peu trop faibles ou un peu trop honnêtes ou déviantes. Ne vous est-il jamais arrivé de vous interroger sur le pourquoi du comment votre voisine qui dépassait sans cesse le couvre feu semble avoir déménagé ? Ou bien pourquoi nous sommes constamment entourés de caméras et de militaires armés jusqu’aux dents ? Non ? La présence de ces gigantesques murs entre lesquels nous sommes enfermés, avec interdiction de les franchir, ne provoque pas d'interrogation chez vous ? Non. Vous ne voyez que jusqu’au bout de votre nez. Vous ne voyez que votre petite vie sans le moindre intérêt autour de vos enfants et votre mari qui se tue à la tâche en touchant une misère ? Ou peut-être que vous avez peur. Peur des représailles et de ce qu’on pourrait faire à vos enfants ou à vous-même si vous en veniez à enfreindre les règles ? Nous, nous n’avons pas peur. Nous vivons parmi vous, nous sommes peut-être votre voisin, celui auquel vous faite un petit signe courtois chaque matin, ou bien cette femme fatale sur laquelle vous avez l’habitude de fantasmer, ou même votre livreur de journaux. Nous sommes partout, nous nous fondons dans la masse pour mieux attaquer. Notre but ? éradiquer cette société dictatoriale aux allures d’utopie et retrouver cette liberté pour laquelle nos ancêtres se sont battus. Nous sommes qualifiés de rebelles, nous risquons notre vie pour notre cause, puisque la délation et l’éradication des déviants sont coutumes dans notre société. Mais nous croyons en notre cause et nous nous battrons jusqu’au bout. Je ne signerais pas cette lettre, pour éviter les représailles meurtrières du gouvernement, mais sachez que nous sommes là et que la rébellion a commencé. »